L’amour pour (et de) nos familles est sans doute une des choses les plus importantes qui soient. À certains moments de notre vie, ce n’était pas toujours le cas. « Ils me tapent sur les nerfs », dit-on. Vous avez de la chance et c’est plutôt rare si, tout au long de votre vie, vous avez été proche de votre famille et chéri, et réciproquement.
Être parent n’est pas de tout repos. Admettons-le honnêtement, les enfants nous empêchent de progresser dans notre carrière. Vous aimez vraiment votre femme et vous voulez qu’elle vous consacre du temps et de l’attention, mais ce petit enfant exigeant vous en empêche. Et ils vous coûtent cher.
Et ils ont leurs idées et leurs opinions bien à eux sur tout. Alors, à moins d’être très intelligent… oh attendez, nous sommes tous certains d’être très intelligents. Disons que si vous n’êtes pas relativement sage et suffisamment mûr, vous finirez par perdre patience avec vos enfants. Ou tout simplement par ne pas avoir de temps à leur consacrer lorsqu’ils ont vraiment besoin de vous.
Il faut très peu de temps pour qu’une division s’installe entre vous et vos enfants. Et si vous ne le reconnaissez pas et que vous n’avez pas (à nouveau) la sagesse et la maturité de changer et d’essayer d’arranger les choses, alors vous ferez bientôt face à un fossé durable dans votre famille.
« Le temps guérit toutes les blessures », c’est ce qu’on dit, n’est-ce pas ? Il se trouve que beaucoup de gens ont constaté que ce n’était pas vrai. Vous parlez à peine à vos enfants et ils ne vous parlent pas. Quelqu’un dit : « Je te déteste ! » et c’est désormais la nouvelle réalité. Et au bout de 20 ou 30 ans, vous vous apercevez que vous n’avez pratiquement plus de famille, mais que vous êtes comme des étrangers.
Mes amis, il ne devrait pas en être ainsi. Et comme la plupart d’entre nous le savent, ce type de problème est présent un peu partout, mais particulièrement dans les pays occidentaux et de l’hémisphère nord soi-disant développés. On entend souvent dire : « On voit quand on est dans un pays du tiers-monde : les enfants sont respectueux de leurs parents ». Eh oui.
Je connais beaucoup de gens qui sont dans cette situation. Ils ont aujourd’hui 60 ou 70 ans et n’ont pas de contact avec leurs enfants qui ont 30 ou 40 ans. Et je pense que beaucoup d’entre nous constatent hélas que la solitude est l’une des conditions les plus décourageantes qui assèche notre âme et nous gâche l’existence. S’il y a bien une chose à laquelle nous aspirons tous, c’est d’aimer quelqu’un. Et les personnes qu’il est naturel d’aimer sont nos enfants et nos parents. Oui, nous sommes censés aimer le monde entier. Nous devrions aimer les étrangers, les opprimés et les laissés pour compte. Nous voulons le faire et nous essayons souvent de le faire. Nous voulons le faire et nous essayons souvent de le faire.
Mais cela ne peut pas remplacer nos enfants, nos petits-enfants, nos parents et notre famille. Franchement, c’est très grave, et même infernal, d’avoir de la haine et de sévères dissensions avec ceux que nous devrions aimer le plus et qui devraient nous aimer le plus. C’est sans doute encore plus grave lorsque nous avançons en âge et que l’animosité et la séparation qui durent depuis si longtemps sont toujours prévalentes dans notre cercle familial.
Cela ne vous concerne peut-être pas. Peut-être que dans votre famille, l’amertume et la haine n’ont jamais vraiment pris racine dans votre vie et dans celle de vos proches. Mais je peux vous dire que ces racines malfaisantes existent et qu’elles semblent s’attaquer tout particulièrement aux familles.
Peu importe ce que vous avez accompli, que vous possédiez une grande maison ou que votre compte en banque soit bien rempli, peu importe que vous soyez célèbre ou que vous ayez une belle voiture. Si votre famille est désunie, si les moments où vous vous réunissez ne sont pas des moments chaleureux et remplis d’amour, s’il n’y a pas de câlins et de bisous, ou même des larmes, alors je pense que ce doit être difficile de ressentir de la joie et d’avoir le cœur en paix. Vous serez miné par le sentiment que vous ne vous en êtes pas très bien sorti dans la vie et que vous n’avez pas eu la réussite que vous auriez voulu avoir dans les choses qui comptent le plus.
Maintenant, passons aux bonnes nouvelles : je suis persuadé que « tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir ». Je ne citerai personne, mais je pourrais certainement le faire. Je connais personnellement certaines familles depuis 40 ans dont les membres n’ont pratiquement plus aucun contact les uns avec les autres. Et c’est très dur pour au moins certains d’entre eux.
Mais cela peut encore changer. J’ai connu des familles qui, après plusieurs décennies, se sont réconciliées à la suite d’un événement particulier ou sous l’effet d’un catalyseur, ou qui tout au moins ont connu un commencement de réconciliation.
Et si je peux me permettre, si vous voyez quelque chose comme cela, attisez cette petite flamme d’amour, cette tentative de se tourner vers l’amour, le pardon et le rapprochement. Il se peut qu’un jour, vous pensiez que la plus grande et la meilleure chose que vous ayez jamais faite dans votre vie a été de commencer à essayer de pardonner à vos parents, à vos enfants ou à quelqu’un qui était la cause de cette solitude et de ce désespoir chez vous ou chez un membre de votre famille.
La réconciliation est une des plus belles choses au monde. Et pour peu que vous essayiez d’avancer dans ce sens, les forces de l’Amour, qui sont les forces de Dieu, voleront à votre aide et feront en sorte que cette réconciliation ait lieu.
Aimez votre famille. Pardonnez à vos parents ou à vos enfants. Faites place à la réconciliation pendant qu’il en est encore temps. Cela pourrait très bien être la chose la plus importante que vous ayez jamais faite.